Une énigme du patrimoine de la Toscane d’Auvergne
Au cœur de l’Auvergne, il existe une forteresse à l’histoire mystérieuse : le château de Dieu-y-Soit, autrefois propriété de Catherine de Médicis. Érigé dans un emplacement stratégique au bord de l’Allier, ce château a disparu sous les crues dévastatrices de la rivière, laissant derrière lui des vestiges presque invisibles aujourd’hui. Pourtant, son histoire est bien plus riche qu’il n’y paraît !
Un nom aux origines mystérieuses
Les habitants de la région ont toujours attribué un caractère légendaire au château de Dieu-y-Soit. Certains évoquent des cris lugubres, d’autres des histoires de fantômes. Le chanoine Fouilhoux, dans ses récits, nous explique que le nom pourrait provenir d’une exclamation prononcée par un comte auvergnat, resté perplexe lors de la construction du château : « Que Dieu y soit ! ». Mais les avis divergent et la toponymie locale a déformé le nom en « Diusset » ou « Dieuseail » dans les chartes du XVe siècle.
Catherine de Médicis et Charles IX : des hôtes royaux
En 1566, Catherine de Médicis, alors régente de France, entreprend un voyage en Auvergne avec son fils Charles IX. Lors de ce périple, elle séjourne dans le château de Dieu-y-Soit, une bâtisse qui offrait un abri sûr au milieu des bois et près de l’Allier. Ce château, bien que modeste, fit partie de ses possessions auvergnates. L’histoire raconte que la suite de François Ier fut logée dans ce château, quelques années auparavant, alors que le roi résidait à Mirefleurs pour préparer le mariage de Catherine.
Un château pris dans les méandres de l’Allier
Les cartes anciennes révèlent une évolution surprenante de la position du château au fil des siècles. Initialement construit sur la rive droite de l’Allier, il finit par se retrouver isolé sur une île, puis sur la rive gauche, à la suite des caprices des crues. Ces mouvements naturels, imprévisibles, ont façonné le destin du château. Des cartes d’époque montrent précisément ce glissement, un phénomène rare qui a contribué à la perte et à l’oubli du lieu.
Des vestiges encore visibles aujourd’hui
Malgré son effacement progressif, les ruines de Dieu-y-Soit subsistent, bien que cachées dans la végétation. Des photos montrent les restes d’un puits et un souterrain, témoins silencieux de la vie qui animait autrefois cette forteresse. En superposant des images satellites et des cartes napoléoniennes, il est possible de reconstituer les contours du château. Ce travail de recherche archéologique visuelle, entrepris en 2012, révèle que les murs de la seconde enceinte correspondent parfaitement aux traces actuelles.
Un site oublié, mais riche en découvertes potentielles
Aujourd’hui, le château de Dieu-y-Soit est situé sur une propriété privée, rogné par les champs cultivés, et l’accès y est restreint. Pourtant, ce lieu pourrait receler des trésors archéologiques qui permettraient de mieux comprendre la vie à cette époque. Les enrochements et les fondations encore visibles laissent deviner la solidité de cette forteresse, jadis érigée pour surveiller les passages stratégiques sur l’Allier.